C’est une affaire qui a fait le tour du monde. Le missel de Beauvais est un manuscrit offert à la cathédrale en 1356, par chanoine Robert de Hangest, d’où parfois le nom de « Missel de Hangest ». Il a disparu après la Révolution française, puis a été victime de ce qu’on peut appeler le « biblioclasme », une pratique constituant à démembrer les livres pour les vendre page par page et en tirer plus de profit.
Pourquoi en parle-t-on aujourd’hui ?
Lors d’un vide-grenier dans le Maine, en septembre dernier, un jeune Américain de 24 ans (Will Sideri) tombe sur un document encadré à 75$ avec la mention : « 1285 AD. Illuminated manuscript on vellum. $75 » (an 1285. Manuscrit illuminé sur vélin. 75 $). Vu son parfait état de conservation, il doute fortement de son authenticité, mais en fait l’acquisition et en envoi des photos à une ancienne professeure avec qui il a étudié les manuscrits médiévaux. Elle reconnait le missel de Beauvais et, après avoir consulté des spécialistes, confirme que le document est authentique et évalué entre 5 000$ et 10 000$ !
Un grand puzzle est en cours et grâce à Lisa Fagin Davis, directrice générale de la Medieval Academy of America, les 109 pages retrouvées à ce jour (sur les 309 éparpillées aux quatre coins du globe) sont visibles sur le site « Fragmentarium ».