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Un concert exceptionnel : le Jeu de Daniel

Bandeau_Ludus_Danielis

900 ans après sa création par des élèves de l’école cathédrale de Beauvais, ce drame liturgique sera joué à nouveau dans la cathédrale Saint-Pierre
le samedi 21 septembre à 20h30
par la Schola Collegium Normannorum, l’Ensemble vocal Ave Maris Stella  et les Petits Chanteurs de l’Institut Saint Lô 

Hervé Lamy, Daniel : Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, la Reine ; Thibaud Raulin, le Roi Balthazar ; Jérôme Gueller, le Roi Darius ; Bruno Ortega, Percussions ; Gérard Laplanche, Luth ;
abbé Guillaume Antoine, Direction

Le Jeu de Daniel (Ludus Danielis), par sa richesse musicale et son dynamisme scénique, est considéré à juste titre comme le premier Opéra de l’histoire de la Musique. Il fut composé au XIIème siècle, par des jeunes étudiants de l’école cathédrale de Beauvais. 

Déchaînement de la scène de profanation, émotion de la plainte de Daniel, douceur de l’entrée de la Reine,… tous les sentiments passent dans ce drame à travers les formes utilisées allant de la libre phrase grégorienne jusqu’aux hymnes dansantes.

Le Jeu de Daniel nous raconte l’histoire de ce prophète de l’Ancien Testament, figure du juste persécuté, fidèle malgré les vicissitudes de l’histoire, et finalement sauvé de la jalousie et de la haine. Par sa beauté et sa profondeur, le Ludus Danielis est indéniablement un des plus beaux trésors que le Moyen-Age nous ait transmis.

PRÉSENTATION DU JEU DE DANIEL

     Le gigantesque programme musical couvrant toute l’année de la liturgie occidentale unifiée du Moyen-Âge fit prospérer par centaines dans les cathédrales et les monastères des écoles dont le rôle n’était pas seulement de former des jeunes destinés à prendre la relève du clergé alors en activité, mais aussi de perpétuer et d’assurer dans l’application chantée de la liturgie l’alternance indispensable des voix d’hommes et d’enfants. La vie très animée de ces écoles, intégrant les événements annuels de la liturgie demandant de longues préparations., ouvrit peu à peu aux jeunes élèves de nouveaux domaines, des textes des Psautiers à l’univers des poètes auteurs des séquences. Les nombreux recueils de poèmes que l’on a retrouvés dans ces écoles montrent avec quel plaisir leurs élèves jouaient avec le langage poétique. Le Jeu de Daniel a été composé par les jeunes gens de l’école de Beauvais.

      Le jeu dramatique qui vous est présenté ce soir se distingue des créations de l’époque par un univers mélodique particulièrement riche. On peut parler de l’apparition d’un « opéra médiéval ». Cette remarque est d’autant plus justifiée que ce drame fait alterné des récitatifs, des strophes apparentés aux hymnes et des morceaux lyriques plus riches en mélismes.

      Le Jeu de Daniel était présenté durant l’office des Matines du jour de Noël. C’est pourquoi le thème principal de cette pièce prophétique, l’Incarnation du Christ, pénètre tout son déroulement. En effet, le Livre de Daniel fut longtemps considéré par la tradition liturgique comme le dernier maillon des prédictions des prophètes, et son rapport apocalyptique avec le « Fils de l’homme » fit de même considérer son contenu comme se rapportant pour l’essentiel à la Nativité.

      Le Livre de Daniel, dans la Bible, ne cherche pas à faire un récit historique. Il a été écrit vers 165 av. J.C., dans le contexte de persécutions religieuses de l’époque des Maccabées, dans le but d’offrir en exemple les épreuves subies par Daniel, sa miraculeuse délivrance, sa fidélité à Dieu. Avec quatre siècles de distance, le cadre historique est quelque peu flou : Balthazar n’était pas Roi; il était le fils de Nabonide et non de Nabuchodonosor; de même Darius le Mède n’est pas un personnage historique. L’essentiel n’est pas dans la véracité historique mais dans le sens des événements racontés.

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