Commençons notre description de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais par son chœur.
Le chœur
Le chœur possède la voûte la plus élevée des chœurs gothiques : 46,7 m. Seule la voûte de l’abside a sa forme d’origine. Après l’effondrement partiel de 1284, la reconstruction a été faite au 14ᵉ siècle avec des piliers supplémentaires et les voûtes sont devenues sexpartites comme aujourd’hui.
La partie la plus à l’ouest, bordant le transept, est une reconstruction du 16ᵉ siècle après l’effondrement de la tour lanterne en 1573.
Faites glisser le curseur sur la photo ci-dessous, pour faire disparaitre les nouveaux piliers ajoutés suite à l’effondrement du chœur de 1284 et découvrir ce à quoi le chœur devait ressembler avant.
Détails des chapiteaux du chœur
Chapiteaux du 13e siècle.
À gauche, il s’agit sans doute d’un joueur de tambour dont la main droite est levée. À droite, c’est un joueur de viole ou de rebec.
À gauche, il s’agit vraisemblablement d’un mendiant assis avec son chien. Une sébile est posée sur son genou. Le deuxième personnage, joufflu, relève le bas de son manteau avant de se soulager l’estomac.
C’est ici une scène dramatique qui est représentée. La mère, à droite, s’appuie du pied sur la colonne pour tirer son fils (à droite) dont le bras est pris dans la gueule d’un monstre dont le corps se termine à la manière d’un serpent.
À gauche, le personnage porte un panier où on voit trois petits pains. Le personnage de droite porte une cruche. Que contient-elle ?
Le personnage de gauche est un ange (une de ses ailes est visible sous un autre angle). Il a les mains jointes. Le personnage de droite n’a pas de visage, ce qui, sous certains éclairages, le fait ressembler à un fantôme. A-t-il jamais eu un visage ?
Dans le chœur, se situe une sculpture en plâtre de Nicolas-Sébastien Adam, commandée en 1755 par le chapitre de la cathédrale. Elle représente la Vierge sur les nuées. En dessous, l’Enfant Jésus, debout sur un globe, écrase le serpent avec sa croix. Une représentation de la même scène, datant du milieu du 19ᵉ siècle, se trouve au dos de l‘horloge astronomique.
Le portail sud
Le portail sud de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais est un chef-d’œuvre du 16e siècle que l’on doit à l’architecte Martin Chambiges.
La rosace de la façade sud
Au-dessus du portail, la grande rosace porte la rose de la création dans ses entrelacs de pierre.
Les vantaux
Le vantail de Saint-Pierre, œuvre attribuée à Jean Le Pot, date du 16ᵉ siècle vers 1540. Au moment de la Révolution, plusieurs têtes ont été coupées. Ce vantail de gauche représente un épisode de la vie de saint Pierre : la guérison d’un paralytique.
Du 16ᵉ siècle, vers 1540, le vantail de droite, appelé Vantail de Saint-Paul, est également attribuée à Jean Le Pot. Il représente un épisode de la vie de Saint-Paul, sa conversion sur le chemin de Damas.
Les décors sculptés
Les « voussures », qui encadrent les portes du portail, sont parées de décors végétaux : la vigne, le chêne et la bryone.
La bryone
La Bryone est une plante grimpante dont les fruits sont souvent associés par trois, en forme trilobée. Cette particularité, qui rappelle la Trinité, lui vaut d’être représentée sur des portails de cathédrale comme à Lyon ou à Sens et ici à Beauvais.
La vigne
La vigne est un symbole biblique d’abondance qui se trouve à de nombreuses reprises aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Lorsqu’elle est abondante et produit du fruit, elle est l’expression de la bénédiction. Cette bénédiction doit s’étendre à tous, le propriétaire de la vigne ne doit pas repasser dans la vigne pour ramasser les grappes oubliées, il doit les laisser aux pauvres et aux étrangers. Dans le nouveau testament, la vigne est le symbole du Royaume de Dieu auquel il faut travailler durant sa vie terrestre. « Allez, vous aussi, à ma vigne » (Matthieu 20,4.)
Le chêne
Le Chêne, dans la Bible, est symbole de force et de solidité. C’est aussi au pied des chênes, à Mamré, qu’Abraham reçoit la visite du Seigneur. « Le Seigneur lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux, et regarda : et voici, trois hommes étaient debout près de lui. » (Genèse 18,1-2)
Le portail nord
Le portail nord de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais est un peu moins décoré que le portail sud, qui est l’entrée principale. Il date du début du 16e siècle.
L’arbre de Jessé
Cet arbre de Jessé occupe tout l’espace au-dessus des portes. Les branches et leurs entrelacs constituent une prouesse technique pour le sculpteur. Les statues représentant les rois au bout des branches ont été détruites à la Révolution.
Les vantaux
Le vantail des évangélistes représente les quatre évangélistes avec leur symbole : l’aigle pour Saint-Jean, l’homme pour Saint-Matthieu, Le lion pour Saint-Marc et le taureau pour Saint-Luc.
Le vantail des docteurs de l’Église, représente les quatre docteurs de l’Église latine (comme sur la verrière du transept sud). De gauche à droite :
Saint-Augustin, évêque d’Hippone en Afrique du Nord, Saint-Grégoire le grand, pape, Saint-Jérôme (347-420) qui traduisit la Bible en latin et Saint-Ambroise (340-397), évêque de Milan, qui convertit Saint-Augustin qui était venu étudier à Milan.